mardi 22 décembre 2009

Seul

C'était bien la grippe (la grippe saisonnière, pas la grippe A).
Le médecin a préféré hospitaliser ma grand-mère afin qu'elle soit mieux surveillée.
Mon oncle et ma tante ont proposé de m'héberger pendant la durée des vacances scolaires. Je ne les aime pas trop car ils sont vraiment vieux jeu... mais bon, l'idée de rester seul dans cette grande maison avec LE BRUIT ne m'enchantait pas vraiment. Ils doivent venir me chercher demain matin avec leur vieux break Volvo qui pue la cigarette froide. J'ai insisté pour prendre avec moi mon chien Roby mais ils ont refusé car ma tante est allergique aux poils de chien. Heureusement le voisin s'est dévoué pour venir s'en occuper pendant mon absence (j'espère qu'il n'oubliera pas de lui donner ses croquettes deux fois par jour).
J'ai donc une nuit à passer seul ici, mais c'est déjà une nuit de trop.
Le trou au dessus de mon lit s'est encore agrandi. Il fait maintenant presque quinze centimètres de diamètre.
Cet après-midi je suis allé chercher un escabeau à la cave pour l'observer de plus près. J'ai failli me casser la figure car le barreau du milieu est cassé.
Autour du trou on dirait que le plâtre a été comme rongé. Les bords sont soulignés par une sorte de liseré violet/noir. Le plus bizarre c'est quand j'ai braqué la lumière de ma torche à l'intérieur du trou. C'est vrai que les piles commencent déjà à être fatiguées (j'avais pris des salines car elles étaient moins chères et mon argent de poche est assez limité en ce moment) mais je m'attendais à voir le plancher du grenier au-dessus. Au lieu de ça je n'ai vu qu'une obscurité tellement épaisse qu'elle semblait absorber le faisceau de ma lampe.
Je n'ai pas pu enfoncer ma torche dans le trou car il y a deux lattes de bois en travers (le support du plâtre je suppose) mais c'est tout de même assez incompréhensible. D'après mes calculs, le plancher du grenier devrait être à vingt centimètres environ du plafond, donc assez près pour que je puisse le voir, même sans lampe....
J'ai fait rapidement ma valise puis j'ai fermé à clé la porte de ma chambre en y laissant l'escabeau.
Dans cette grande maison sombre et vide, j'ai l'impression que le moindre bruit, le moindre craquement est amplifié des milliers de fois... Dehors, Roby s'est remis à aboyer.
De moins en moins rassuré, je me suis préparé un plateau repas à la va-vite avec les restes du frigo et je suis parti m'enfermer à double tour dans la chambre d'amis.
J'espère qu'il ne se passera rien cette nuit...

vendredi 18 décembre 2009

Dissolution

J'ai été malade toute la semaine. Le docteur a dit que ce n'était probablement pas une intoxication alimentaire mais que ça ressemblait plutôt au genre d'empoisonnement que l'on attrape en inhalant des insecticides ou des fongicides à base d'arsenic ou de cyanure. Je lui ai expliqué que je n'avais absolument pas été au contact de ce genre de produits. Apparemment il ne m'a pas cru.
Il a beaucoup neigé cette nuit et dehors tout est blanc. La nuit précédente, la conduite d'eau a gelé. Impossible de se laver. Heureusement on a des réserves d'eau de source en bouteille pour boire sinon il faudrait faire fondre de la neige !! Comme je vous l'ai dit dans mon message précédent, il y a du nouveau dans ma chambre. A la place de LA TACHE au plafond il y a maintenant un trou d'environ cinq centimètres de diamètre. Je ne sais pas comment ce trou s'est formé mais il n'y a aucun gravats sur mon lit. C'est un peu comme si le plâtre s'était dissous sur place comme lorsque on verse de l'acide sur un morceau de craie.
Encore une autre chose bizarre : la tache sur ma couette a viré du violet/noir au jaune, une espèce de jaune verdâtre....
Depuis hier ma grand-mère tousse beaucoup. Le docteur a dit que c'était peut être un début de grippe.

lundi 14 décembre 2009

Intoxication

Je viens de passer deux nuits à l'hôpital.
Samedi en fin d'après midi j'ai eu de violentes douleurs au ventre, j'étais plié en deux tellement j'avais mal. Ma grand mère a appelé le docteur qui a diagnostiqué une intoxication alimentaire... il a préféré me mettre en observation... c'est quand même bizarre parce que ma grand mère a mangé exactement la même chose que moi et elle n'a rien eu.
Je suis fatigué, je retourne me coucher. Il y a du nouveau dans ma chambre mais je vous raconterai ça demain ou après demain, quand ça ira mieux.

samedi 12 décembre 2009

La fenêtre

J'ai passé la nuit dernière dans la chambre d'amis où j'ai décidé de déménager jusqu'à ce que j'arrive à trouver la cause du BRUIT.
Ce matin je me suis offert une grasse matinée bien méritée (je n'avais pas fermé l’œil la nuit précédente) et je me suis réveillé vers onze heures.
Je suis allé dans ma chambre pour récupérer des vêtements. LA TACHE au plafond semble s'être un peu agrandie (ou alors mon imagination me joue des tours). J'ai aussi remarqué une autre tâche de la même couleur (violet foncé presque noir) sur la couette de mon lit. Cette tâche là n'avait aucune odeur mais elle était entièrement incrustée dans le duvet et complètement sèche. Elle était située juste à l'aplomb de LA TACHE du plafond.. bon sang qu'est-ce que ça peut bien être..!!
Lorsque je suis descendu au rez-de-chaussée pour prendre mon petit-déjeuner tardif, ma grand-mère m'a dit que ce matin en allant donner à manger à Roby (qui semble avoir repris du poil de la bête) elle avait remarqué que la fenêtre du grenier était grande ouverte et elle m'a demandé d'aller la fermer pour éviter qu'il soit envahi de pigeons. Une chose est sûre, c'est qu'avant-hier soir la fenêtre était parfaitement fermée quand je suis monté au grenier avec mon chien.. peut être le vent.. ou bien autre chose....
Je lui ai dit que j'irai la fermer plus tard (je n'avais pas très envie de remonter au grenier dans l'immédiat) mais elle a insisté et j'ai dû m'exécuter. Il faisait un froid glacial dans le grenier et le vent s'engouffrait en rafale par la fenêtre ouverte.
Au premier regard je n'y ai pas prêté attention, mais il y avait quelque chose par terre, sur le plancher, tout au fond du grenier dans le coin le plus sombre. Je me suis approché... c'était un pigeon mort...
Quoi de plus banal dans un grenier me direz vous... oui mais celui-là c'était un pigeon sans tête et il gisait à coté d'une flaque de bouillie grumeleuse et informe.... je ne voudrais pas vous dégoûter mais on aurait dit du vomi mélangé à du sang coagulé.... comme si la tête du pigeon avait été arrachée, avalée, entièrement digérée y compris les os puis régurgitée à son emplacement initial.... ou comme si une masse énorme avait complètement écrabouillé sur place la tête de la pauvre bestiole.... c'était dégoûtant... j'ai pourtant réussi à redescendre dans la cuisine, à prendre une poche poubelle et à récupérer tant bien que mal le cadavre décapité... ensuite je me suis empressé de refermer la fenêtre (je l'ai même calée avec une planche pour être certain qu'elle ne s'ouvrirait plus).
Lorsque je suis passé près de la niche de Roby avec le sac poubelle à la main pour aller le jeter dans le container au fond de la cour, il s'est mis à grogner puis à aboyer...

vendredi 11 décembre 2009

Au secours !

Je crois qu'hier soir j'ai eu la peur de ma vie.
Ma grand-mère dormait à moitié dans son fauteuil devant la télé comme presque tous les soirs. Il devait être aux environs de 21h15.
Discrètement, je suis sorti par la porte de derrière, celle qui donne sur la cour, pour aller chercher mon chien Roby. Il était allongé dans sa niche et j'ai dû l'en déloger pour pouvoir détacher sa chaîne (on aurait dit qu'il avait peur ou qu'il était malade car j'ai été obligé de tirer sur sa chaîne pour le faire sortir alors que d'habitude quand il me voit il sort immédiatement de sa niche et me fait la fête).
Il faisait froid et le vent s'était levé mais l'obscurité était atténuée par la pleine lune, du coup je n'avais pas allumé la lumière de la cour. J'ai traîné mon chien jusqu'à la maison (au début il freinait des quatre pattes et tirait sur sa laisse autant qu'il le pouvait, puis il s'est laissé faire).
Le plus silencieusement possible, on a monté l'escalier qui conduit au premier étage (le problème c'est que ce vieil escalier est en bois et il craque beaucoup).
Je suis passé dans ma chambre récupérer ma torche. Au passage, j'ai jeté involontairement un oeil à la tache du plafond. Elle était toujours là mais n'avait pas évolué.
Lorsque j'ai voulu récupérer mon chien dont j'avais lâché la laisse en entrant dans la chambre, il avait disparu. Je l'ai appelé plusieurs fois avant d'entendre des gémissements sous mon lit. Il était là, caché, la queue entre les pattes et me regardait avec un air malheureux. Je l'ai caressé pour le rassurer mais il m'a bien fallu cinq minutes pour l'extraire de là (je pense qu'il faudra l'amener chez le vétérinaire car son comportement n'est pas normal).
Bizarrement, par contre, je n'ai eu aucun mal à le faire grimper jusqu'au grenier (il faut dire que les rares fois où il avait le privilège de rentrer dans la maison, souvent par accident, il se faisait une joie d'aller fouiner au milieu des vieilleries qui encombrent les combles... et je crois qu'il aime surtout le sanglier empaillé avec ses yeux globuleux qui le font ressembler un peu au phacochère du dessin animé Le Roi Lion).
La porte du grenier s'est ouverte dans un grincement épouvantable qui m'a fait craindre un moment que ma grand-mère ait pu entendre quelque chose.
Roby s'y est engouffré puis il s'est arrêté net, comme le font les chiens d'arrêt lorsqu'ils repèrent un gibier mais au lieu de rester silencieux une patte en l'air et le museau en avant comme tout bon chien de chasse, il s'est mis à grogner et de plus en plus fort.
J'ai fermé la porte du grenier pour ne pas que ma grand-mère entende. Avec le faisceau de ma lampe-torche, j'ai balayé la totalité de la pièce et je n'ai rien vu. Pourtant mon chien continuait de grogner, un grognement bizarre qui semblait venir du fond de sa gorge. Ses babines se sont retroussées, il a montré les crocs et un filet de bave a commencé à sortir de sa bouche. Je ne l'avais jamais vu comme ça.
Soudain, sans raison apparente, il s'est arrêté de grogner et s'est aplati au sol en gémissant, les oreilles plaquées en arrière et la queue entre les pattes...
C'est à ce moment là que LE BRUIT a recommencé... toujours le même, toujours ce grattement régulier... j'ai braqué ma torche vers le milieu du grenier mais il n'y avait toujours rien... Roby continuait de gémir, on aurait même dit qu'il pleurait et il me lançait des regards apeurés presque suppliants.
En essayant de surmonter ma peur, je me suis rapproché de l'endroit d'où provenait LE BRUIT, ma lampe braquée devant moi. C'était un peu comme si quelque chose grattait le plancher par dessous avec des griffes ou des ongles.
J'ai plaqué mon oreille contre le sol. Le grattement s'est arrêté et j'ai entendu un autre grattement de l'autre côté de la pièce.
J'ai dirigé ma torche dans cette direction. C'était mon chien qui était en train de gratter à la porte pour me montrer qu'il voulait sortir.
Je commençais vraiment à avoir la trouille. Comme je me dirigeais vers la porte, j'ai soudain entendu un grand coup derrière moi. Mon cœur a bondi dans ma poitrine et sans chercher à comprendre je me suis précipité vers la sortie. Mon chien s'est engouffré dans la cage d'escalier et j'ai descendu les marches quatre à quatre derrière lui sans me préoccuper du boucan que j'étais en train de faire.
Roby est descendu direct au rez de chaussée. Je lui ai ouvert la porte et je l'ai raccompagné jusqu'à sa niche pour l'attacher.
Ma grand-mère ne s'était pas manifestée, elle n'avait donc probablement rien entendu.
C'est en remontant au premier étage que j'ai réalisé que j'avais laissé la porte du grenier grande ouverte... je n'avais vraiment pas le courage d'y remonter. Tant pis ça attendra demain quand il fera jour.
Dehors Roby hurle à la mort.
J'ai passé la nuit enfermé à clé dans la chambre d'amis mais je n'ai pas pu dormir. j'en ai donc profité pour écrire mon journal.
Je crois que je vais rester au lit ce matin... je vais raconter à ma grand-mère que je ne me sens pas bien.. ce qui n'est pas faux après cette horrible nuit blanche... Le jour vient de se lever, je crois que je vais enfin pouvoir dormir..

jeudi 10 décembre 2009

La tache

Hier soir je suis monté me coucher vers 21h, bien avant mon oncle et ma tante.
Comme je vous l'ai déjà dit, ils vont dormir dans la chambre d'amis, de l'autre côté du couloir et je suis donc obligé de réintégrer ma chambre.
Ma grand-mère a appelé le dératiseur mais il ne peut pas venir avant début janvier ! Il va falloir faire avec... la femme de ménage est venue comme tous les mercredi et comme c'est la seule avec moi qui se rend au premier étage, je lui ai demandé si elle entendait parfois des grattements au niveau du plafond. Elle m'a répondu que non... en même temps ça ne m'étonne pas vu que Le BRUIT ne se manifeste que la nuit après 21h.
Après m'être lavé les dents, je me suis rendu dans ma chambre, non sans appréhension. Tout était calme... pour l'instant.
Comme je n'avais pas sommeil, je me suis décidé à attaquer un autre bouquin... J'avais un Stephen King que je venais de commander par internet mais je me suis dit que le contexte n'était pas trop favorable à ce genre de littérature alors j'ai pris un vieil Agatha Christie récupéré dans la bibliothèque de ma grand-mère (mon grand-père adorait les polars, surtout les San Antonio).
J'ai lu pendant une heure environ, puis par précaution j'ai mis mes boules Quiès et j'ai éteint la lumière.
23h00 : je ne dors toujours pas. A cause des boules Quiès, je n'entends pas d'autre bruit que les battements réguliers de mon cœur mais il me semble pourtant percevoir comme une légère vibration sans toutefois pouvoir déterminer d'où elle vient vraiment.
23h30 : la vibration me semble de plus en plus forte... ou peut être est-ce seulement mon imagination qui me joue des tours ??
Je crois que j'ai fini par m'endormir aux environs de minuit et la nuit semble s'être déroulée sans incident... SAUF QUE ....
En me réveillant à 7h00 ce matin, je n'y ai d'abord pas prêté attention... je me suis levé, je suis allé me doucher puis je suis descendu prendre mon petit déjeuner.
C'est seulement quand je suis retourné dans ma chambre pour m'habiller que j'ai vu LA TACHE... elle n'était pas très grosse, c'est d'ailleurs pour ça que je ne l'ai pas vue en me réveillant... une petite tache noire d'environ un centimètre de diamètre, juste au dessus de mon lit, précisément là d'où provenait LE BRUIT.
Je suis allé chercher un escabeau dans le cagibi pour la voir de plus près.
En fait, elle n'était pas vraiment noire... plutôt un genre de violet très foncé... je l'ai touchée du bout de mon index.. c'était sec mais elle était recouverte d'une sorte de poussière très fine un peu comme celle qui vous reste sur les doigts lorsque vous touchez un papillon... j'ai senti... l'odeur était acre et très désagréable mais ne ressemblait à rien que je connaissais... j'ai essayé de frotter avec un chiffon humide mais LA TACHE était incrustée dans le plafond.
Mon oncle et ma tante repartent dans la matinée. Ce soir je pourrai monter au grenier avec mon chien Roby.

mercredi 9 décembre 2009

Contretemps

Aujourd'hui, mon oncle et ma tante ont débarqué à l'improviste et cela me pose deux problèmes : le premier c'est que je ne pourrais pas monter au grenier avec mon chien ce soir et le second c'est qu'ils vont dormir à la maison donc dans la chambre d'amis et je suis par conséquent obligé de réintégrer ma chambre avec ce merdier au dessus de ma tête... la nuit promet d'être longue... heureusement ils repartent demain matin et je pourrais reprendre mes investigations demain soir avec, je l'espère, un peu plus de succès qu'hier parce que je n'ai pas l'intention de continuer à dormir avec un machin bizarre qui gratte toute la nuit le plancher au dessus de mon lit.
Ah oui j'oubliais... depuis ce matin mon chien a l'air malade.. il n'est pas sorti de sa niche de toute la journée alors qu'habituellement il passe son temps à gueuler dès que quelqu'un s'approche de la maison...

première tentative

Pas de bol, ma grand-mère ne s'est pas endormie après le repas, elle a regardé la télé jusqu'à 23h, impossible donc de faire rentrer mon chien Roby (comme je vous l'ai déjà dit, ma grand-mère ne veut pas le voir dans la maison parce qu'il met des poils partout... c'était la condition non négociable pour que je puisse avoir un chien).
J'ai donc dû m'armer de tout mon courage pour monter tout seul au grenier. Pour me rassurer, j'ai pris un couteau dans le tiroir de la cuisine... c'est bête je sais, mais avec ça j'avais l'impression d'être un peu protégé. A 20h30, j'ai embrassé ma grand-mère et j'ai fait semblant de monter dans ma chambre.
Je me suis dirigé vers la porte du grenier et je l'ai ouverte avec précautions parce qu'elle grince beaucoup... je ne voulais pas que ma grand-mère m'entende (elle ne peut plus monter les escaliers mais elle a encore l'ouïe fine).
J'ai monté les escaliers dans le noir (il n'y a pas de lumière dans le grenier car on n'y va pratiquement jamais). Je serrais la lampe torche dans ma main droite prêt à l'allumer au moindre bruit mais tout était silencieux. Mon chien s'est mis à aboyer dans la cour.
La première chose que j'ai vérifié dans le grenier c'est la coupelle remplie de mort aux rats que j'avais déposée la veille sur le plancher près de l'endroit d'où provenait LE BRUIT... elle était entièrement vide !! Avec un peu de chance, la bestiole qui faisait ce grattement avait tout bouffé et était aller crever dans un coin...
J'ai pris une vieille couverture qui traînait par là, je l'ai pliée en quatre et je l'ai posée par terre derrière la malle où ma grand-mère a entassé de vieux outils qui avaient appartenus à mon grand-père Henri (il était très bricoleur).
L'endroit d'où venait le bruit habituellement était situé juste dans ma ligne de mire, en plein milieu du grenier.... si quelque chose venait de nouveau gratter, il me faudrait moins d'une seconde pour braquer dessus le faisceau de ma lampe.
J'ai posé le couteau à côté de moi et j'ai attendu, seul dans le noir... il commençait à faire vraiment froid et, comme un idiot, j'avais oublié de prendre un pull. Mes mains tremblaient de plus en plus (le froid ou la peur ???).
Au bout d'une demi-heure il n'y avait toujours rien alors que c'était habituellement le moment où les grattements commençaient... mon imbécile de chien hurlait toujours dans la cour comme quand il voit un pigeon se poser près de lui et qu'il ne peut pas l'attraper à cause de sa chaîne trop courte... puis il s'est arrêté brusquement d'aboyer et à peine une minute plus tard, LE BRUIT a commencé.... c'était un grattement étouffé... en fait je ne l'entendais pas mieux que lorsque j'étais dans ma chambre... ça ressemblait au bruit que feraient des ongles en grattant un morceau de bois rugueux.... LE BRUIT provenait du milieu du grenier juste en face de moi.... j'ai retenu mon souffle et j'ai attendu un peu... j'ai dirigé lentement ma torche vers le milieu de la pièce et je l'ai soudain allumée...
RIEN... LE BRUIT s'est arrêté au moment même où j'ai braqué dessus le faisceau de ma lampe... bon sang qu'est ce que c'est que ce bordel... j'ai peur... j'ai regardé un peu autour mais il n'y avait rien du tout.... pas même une trace dans la poussière... pourtant LE BRUIT venait bien de là, je le sais... c'était à peine à trois mètres de l'endroit où je m'étais posté !
Sans faire attention au boucan que je pourrais faire, j'ai dévalé à toute allure l'escalier du grenier, j'ai bien pris soin de fermer la porte à clé et je me suis précipité dans ma chambre, encore tout tremblant...
Je me suis assis sur mon lit et j'ai tendu l'oreille... rien... le grattement n'avait pas repris... je me suis couché mais j'ai mis plus d'une heure à trouver le sommeil tellement le silence de ma chambre était oppressant...
Pendant la nuit j'ai fait un horrible cauchemar et je me suis réveillé en sursaut, le visage inondé de sueur.... il devait être 2 heures du matin... et au dessus de mon lit, LE BRUIT avait repris... toujours le même grattement régulier et méthodique... j'ai passé le reste de la nuit dans la chambre d'amis de l'autre côté du couloir avec des boules Quiès vissées dans les oreilles.
Ce matin, j'ai dit à ma grand-mère que le bruit continuait malgré la mort aux rats... elle m'a dit qu'elle allait appeler un dératiseur..
Un dératiseur... si elle avait entendu le bruit comme moi, elle saurait bien qu'il ne s'agit pas d'un rat...
Tant pis ce soir je remonte au grenier, mais cette fois avec mon chien Roby... peut être que grâce à son flair il trouvera quelque chose.... c'est un bâtard de chien de chasse... il est nul pour la chasse mais il a un bon flair.

mardi 8 décembre 2009

ce soir

Bon c'est décidé ce soir je monte au grenier pour voir ce qu'il s'y passe... j'ai acheté des piles neuves pour ma lampe torche... je vais essayer de prendre mon chien avec moi, ça me rassurera. J'ai quand même un peu peur...

Présentation

Bonjour,

Je m'appelle Tobias et j'ai 14 ans. J'ai pris la décision d'écrire ce blog car autour de moi des évènements bizarres sont en train de se dérouler et personne ne veut me croire.
Tout d'abord, je me présente. Comme je l'ai déjà écris plus haut, j'ai douze ans et je vis dans un petit village de Lozère, au cœur des Cévennes. J'habite chez ma grand-mère qui m'a élevé car mes parents sont morts dans un accident d'avion quand j'avais trois ans.
Ma grand-mère est très gentille, elle s'occupe plutôt bien de moi mais elle a un gros défaut : elle boit, surtout depuis que mon grand-père est mort, il y a un peu plus de deux ans.
Le soir, dès que la nuit tombe, elle s'écroule dans son fauteuil et s'endort devant la télé dans le petit salon du rez de chaussée. C'est à partir de ce moment là que je suis livré à moi-même.
La maison de ma grand-mère est grande (elle appartient à ma famille depuis plusieurs générations, ma grand-mère dit même depuis la Révolution Française). Elle est située en lisière d'une forêt, là où la route s'arrête en cul de sac, tout au bout du village.
Moi, ma chambre est au premier étage, tout au fond du couloir... le premier étage est mon domaine exclusif car ma grand-mère ne peut plus monter les escaliers et sa chambre se situe donc au rez de chaussée (mais en fait elle dort la plupart du temps dans le fauteuil du salon pour les raisons que j'ai expliqué un peu plus haut).
Bon, maintenant venons en aux faits......
Tout a commencé il y a une semaine. Comme presque tous les soirs, ma grand-mère s'était endormie dans le fauteuil du salon... il était environ 21h. C'était un samedi et j'avais passé l'après midi à jouer avec mon chien Roby ... ah oui j'ai oublié de vous dire que j'ai un chien... au début ma grand-mère n'était pas trop d'accord mais elle a finalement accepté car je suis fils unique et mon chien est mon meilleur pote.. ce n'est pas un chien de race juste un bâtard et c'est vrai qu'il a une tête un peu bizarre... comme ma grand-mère ne veut pas qu'il rentre dans la maison, je lui ai construit une niche dans la cour de derrière, là où donne la fenêtre de ma chambre...
Donc il était environ 21h et j'étais fatigué... je suis donc monté me coucher (d'habitude le samedi j'ai l'autorisation de me coucher à 22h).
Après m'être lavé les dents, je me suis glissé dans mon lit pour lire un peu (en ce moment je lis "Le chien des Baskerville"). Au bout d'une demi heure, mes yeux ne tenaient plus ouverts, j'ai donc éteint la lumière et j'ai remonté ma couette jusque au-dessus de ma tête (je ne peux dormir qu'avec la tête entièrement sous la couette sinon je fais des cauchemars).
C'est là que j'ai commencé à entendre LE BRUIT.
Au début j'ai cru que c'était un rat ou un pigeon qui grattait dans le grenier juste au dessus. Le grenier de ma grand-mère est un véritable bric à brac où elle a entassé tout plein de vieux meubles, des livres, de vieux tapis et même un sanglier empaillé, trophée de chasse de mon grand-père (moi je le trouve effrayant bien qu'à moitié bouffé par les mites. Ma grand-mère m'a expliqué que le taxidermiste lui avait mis des yeux en verre trop grands habituellement utilisés pour naturaliser les cerfs et que c'est ça qui lui donnait ce regard bizarre).
Donc ça a commencé par une sorte de grattement au niveau du plafond de ma chambre. Ca a duré environ une heure puis ça s'est arrêté... j'ai l'habitude d'entendre les bruits du grenier (le plancher craque parfois tout seul, surtout quand il fait très froid), alors je ne me suis pas inquiété (quand j'étais plus petit, il y avait même une chouette effraie, une "Dame Blanche", qui nichait là haut et quand elle marchait sur le plancher on avait l'impression d'entendre un revenant faire les cent pas..).

Dimanche 29 novembre :
J'ai passé la journée chez Quentin, mon meilleur ami. Il voulait que je reste dormir chez lui mais comme il y a avait école le lendemain et que je devais me lever tôt, j'ai dû rentrer chez ma grand-mère. Je suis monté me coucher vers 20h30. Il ne me restait que quelques pages à lire pour terminer mon roman et j'étais impatient de connaître la fin. J'ai éteint la lumière vers 21h30 et quelques minutes plus tard, LE BRUIT a recommencé... un grattement, exactement comme la veille mais cette fois il a duré plus de deux heures et je n'ai pas pu m'endormir avant minuit car je commençais vraiment à me demander ce que c'était.

Du Lundi 1er décembre au dimanche 6 décembre :
Plus rien, LE BRUIT s'est arrêté. J'en ai déduit que c'était probablement un pigeon et qu'il avait dû réussir à s'échapper du grenier. J'en ai parlé à ma grand-mère et elle m'a dit d'aller acheter du grain empoisonné. J'ai coupé un fond de bouteille en plastique, je l'ai rempli de mort-aux-rats et je suis allé le déposer sur le sol du grenier. Là haut, je n'ai rien remarqué de particulier.. si une seule chose cependant : sur le plancher la couche de poussière était intacte à l'endroit où j'avais entendu les grattements....

Hier soir - 21h :
Les grattements ont repris. Ils ont duré plus d'une heure. Ca commence à m'effrayer un peu. C'est décidé, demain soir je prend mon courage à deux mains et je monte me poster dans le grenier avec une lampe torche pour essayer de surprendre l'intrus. Je n'ai pas fermé l’œil de la nuit.